lundi 2 octobre 2017

6 + 2 +1

   Six pour Emilio de Justo, deux pour Manolo Vanegas, c'est le modeste nombre de corridas qu'avaient toréées les deux matadors avant la corrida montoise de Victorino Martin le 30 septembre. Et pourtant, tous deux sont apparus sur le sable du  Plumaçon comme pourvus des qualités essentielles que se doivent de posséder les meilleurs toreros, ceux qui sont sensés toréer le plus de courses : courage, sincérité, capacité à dominer leurs adversaires, art. Pour moi, deux des meilleurs toreros vus au cours de cette temporada. Il reste à espérer que le petit monde médiocre et abondamment pourvu d'œillères des organisateurs de corrida saura, lors de la temporada prochaine, donner leur chance à Emilio de Justo et Manolo Vanegas comme ont su le faire certaines arènes du Sud-Ouest de la France cette année.
   Pour le local Mathieu Guillon "El Monteño" (une corrida), il y avait sans doute en cet après-midi un enjeu plus personnel. Il s'agissait d'effacer le souvenir de son alternative malheureuse d'il y a cinq ans et de prouver, à lui- même comme au public, qu'il était capable de tuer dignement deux toros, de Victorino Martin qui plus est. Sa prestation face au deuxième, un animal à la charge franche et vive sur les deux cornes, raviva les craintes. Le Montois ne put rester quieto et laissa passer le toro sans le toréer. Mais tout changea face au cinquième, le plus brave de la tarde au cheval puis de charge courte. Mathieu aborda son adversaire avec plus d'assurance, réussit à lui donner plusieurs séries de derechazos honorables et enfin le tua d'une excellente estocade. Au final donc une prestation digne.
  Même lorsque, comme ce jour, ils ne sont que moyens (au physique comme au moral), les toros de Victorino restent des plus intéressants. Avec cette capacité à délivrer un mauvais coup à la première occasion mais aussi à aller a mas lorsqu'ils sont bien toréés.
   Matemáticas, le dernier de la soirée, un toro avisé, était tout indiqué pour rendre hommage au dueño Victorino Martín Andrés qui lutte en ses derniers moments de vie, accroché à sa terre, comme ont toujours lutté les bons victorinos à l'instant fatal.

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