samedi 2 juillet 2016

Conduite alimentaire imparfaite

   Le Club Taurin Vicois, par un communiqué signé du vétérinaire Jerôme Derrey, donne, comme il s'était engagé à le faire, le résultat des analyses pratiquées à la suite des problèmes récurrents de perte de sabots durant la dernière feria. Il ressort de ce communiqué que "l'explication la plus probable est que ces animaux étaient atteints d'une acidose latente due à une conduite alimentaire imparfaite, alimentation trop riche en glucides et protéines."
   J'aime bien le doux euphémisme employé par le vétérinaire lorsqu'il parle d' "une conduite alimentaire imparfaite" et que l'on pourrait traduire - c'est en tout cas ma traduction personnelle - par : depuis plus de vingt ans qu'on fait des études et qu'on leur dit de faire gaffe à ce qu'ils mettent dans la gamelle de leurs toros, les éleveurs sont des incompétents notoires et de parfaits imbéciles en s'évertuant à n'en faire qu'à leur tête. Incompétent, c'est en effet le terme qui convient lorsque dans sa profession on n'est pas capable d'utiliser les ressources mises à sa disposition pour obtenir les meilleurs résultats possibles. Imbécillité également puisque les résultats obtenus - des toros malades et faibles - vont à l'encontre des résultats espérés.
   A moins que, sous la pression des organisateurs, des publics et de la critique, les ganaderos soient conduits à privilégier les apparences : un toro parfaitement rematé mais au prix du risque de la maladie et de la faiblesse.
   Ou que - et cela est plus cynique et vaudrait pour les élevages les plus commerciaux - on privilégie une certaine faiblesse dans l'espoir de complaire aux figures et de faire partie de leurs élevages de prédilection.












Des animaux bien rematés (Rosa Bonheur, Labourage nivernais, 1845, Musée d'Orsay)

NB  On trouvera sur le blog Vingt passes, pas plus beaucoup d'excellentes contributions vétérinaires sur l'alimentation du toro de combat et sa relation avec son comportement dans l'arène.

2 commentaires:

el Chulo a dit…

nous sommes à une époque où l'apparence prime sur tout! le public avec ses "aouhhh" inspirés de Vic est coupable en France tout comme les idiots de las Ventas. Le trapio n'a rien à voir avec la balance.

pedrito a dit…

Bien dit, Chulo.
Bravo pour ce texte, Velonero
Moi, exceptionnellement, je m'en tiendrai aujourd'hui à saluer avec un brin d'émotion l'image qui illustre ce texte, je la redécouvre, elle m'est restée gravée depuis les années 45/50, quand je l'ai vue la première fois sur les bouquins de lecture de l'école primaire. "Labourage nivernais", Rosa Bonheur....Cette peinture magnifique - je ne la connaissais qu'en noir et blanc...- réveille les plus magnifiques souvenirs d'enfance, lorsque du haut de mes 8 ans, je conduisais avec fierté les trois paires de bœufs qui tiraient la charrue, l'aiguillon -inutile, mais obligatoire- sur l'épaule.... Mon oncle tournait le brabant en bout de sillon. La seule différence, c'est que les bœufs de mes oncles étaient gascons, blancs, mais aussi rematés.
Merci pour ce bon moment, comme a dit quelqu'un!