mercredi 20 avril 2016

Séville






















Mercredi  13 avril 2016   Maestranza   Sevilla
beau temps, frais
deux tiers d'arène

6 toros de Victorino Martin, braves (12 piques, ovation au 3, indulto pour le 4, Cobradiezmos) pour Manuel Escribano (silence, deux oreilles symboliques), Morenito de Aranda (silence, silence) et Paco Ureña (deux oreilles, silence)

Cobradiezmos est un typique cárdeno de la casa Victorino. Il prend deux piques en poussant fort, avec fixité. A la muleta, sa charge semble inépuisable : longue, la tête au ras du sol, avec une telle codicia, en particulier lors de ses retours à la fin de chaque passe qu'elle donne en permanence émotion et importance au travail du torero. Lorsque Manuel Escribano après plusieurs séries à droite prend la main gauche, on se dit qu'il n'est pas possible que le toro ait la même charge de ce côté ... et bien si! Même puissance, même codicia, même noblesse. Être capable de garder le sitio, de mandar sans se faire accrocher la muleta, de conserver à tout moment la maîtrise du combat n'est certainement pas à la portée du premier torero venu. On doit rendre grâce au Sévillan d'avoir parfaitement réussi à le faire. Le tout avec bon goût et classicisme. Chaude vuelta en compagnie de Victorino fils après que Cobradiezmos, le héros du jour, eût regagné les corrals.
L'autre évènement de la tarde fut la grande faena de Paco Ureña face au troisième toro. Faena essentiellement droitière (la bonne corne du toro), sincère, profonde, pure, donnée sans un geste superflu, qui provoqua les olés profonds de Séville. Deux oreilles pour le Murciano après une entière desprendida. Le public était prêt à lui ouvrir la porte du Prince mais le dernier toro, deslucido, ne l'a pas permis.
Face à deux adversaires encastés, Morenito de Aranda se trouva en difficulté technique.
On piqua en général bien tout au long de la soirée, ce que le public de la Maestranza apprécia.
La nuit est déjà tombée sur Séville lorsque sortent en triomphe (par la porte des cuadrillas) Manuel Escribano et Paco Ureña mais elle est éclairée par le bonheur des spectateurs. Une tarde pour le souvenir.

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